Des infrastructures vieillissantes et des investissements à venir dans le patrimoine de l’eau


infrastructures vieillissantes concernant eau, assainissement et le pluvial



L’étude publiée par l’Union des industries de l’eau (UIE) établit le constat d’infrastructures vieillissantes concernant l’eau, l’assainissement et le pluvial, sur le territoire national. Le groupe estime un déficit annuel pour ces infrastructures de 4,6 milliards d’euros. Selon l’économiste Maria Salvetti, leadeuse de l’étude, l’objectif de ce projet est de movntrer la nécessité du changement des infrastructures face à l’évolution climatique et accompagner la réindustrialisation française.

Des infrastructures vieillissantes et des investissements à venir dans le patrimoine de l’eau

« Notre réflexion se porte à 2050, avec plusieurs défis à relever : le vieillissement des infrastructures sur fond de stress hydrique, avec un taux actuel de renouvellement de 0,6% par an », explique Jean-Luc Ventura, président de l’UIE.

Le patrimoine de l’eau en France est estimé à 500 milliards d’euros (38.000 points de captage, 17.000 stations de potabilisation, 16.000 réservoirs et châteaux d’eau, près d’un million de kilomètres de réseau d’eau potable et 380.000 kilomètres pour l’assainissement, auxquels s’ajoutent des postes de refoulement et 21.000 stations d’épuration). Pour le réseau d’eau potable, le patrimoine se situe à 48% en zone urbaine, et 52% en zone rurale et est majoritairement composé de conduites en PVC et en fonte (acier 3% ; amiante ciment 4% ; fonte ductile 24% ; fonte grise 17% ; PVC vieux 31% ; PVC récent (à partir de 1980) 16% ; divers 5%). Le montant du renouvellement des réseaux d’eau potable est estimé à environ 2,7 milliards d’euros ; pour l’assainissement à 2 milliards. Pour ces deux postes, le déficit d’investissement est respectivement estimé à 1,8 milliard et 1,4 milliard d’euros. (c.f. : environnement magazine)

L’aspect environnemental est à prendre en compte également. Le coût de l’altération des milieux aquatiques est estimé à 481 millions d’euros par an et le traitement des micropolluants a un surcoût annuel de 390 millions d’euros.

Enfin, le dernier volet à traiter est l’investissement pluvial. Ce dernier est plus complexe car il est mal connu en comparaison de l’eau et l’assainissement. Les exploitants devront accommoder leurs infrastructures pour lutter contre les inondations, l’infiltration d’eau à la parcelle et en découdre avec les îlots de chaleur urbains grâce à la végétalisation et les techniques de rétention (chaussée réservoir, revêtement poreux, etc.). Le déficit d’investissement concernant les eaux pluviales est évalué à 1 milliard d’euros.

Pour financer l’ensemble de ces projets, plusieurs possibilités sont évoquées :

- Une utilisation optimisée des Aqua Prêts de la Banque des Territoires
- Les collectivités qui disposent actuellement d’un excédent de trésorerie d’environ 5 milliards d’euros
- Les agences de l’eau
- La mise en place du principe pollueur-payeur pour financer le traitement des micropolluants

De plus, la fédération fait état d’un besoin en recrutement pour pallier les métiers en tension et apporter un savoir-faire aux jeunes filières.

Le défi du renouvellement du parc des installations au niveau national reste entier et demeurera un enjeu majeur dans les années à venir.

Crédit : Environnement-magazine.fr


16.03.2023