Mise en place d’ateliers de préservation de la santé auditive au sein d’une école de musique


école de musique

Les oreilles, en particulier celles des plus jeunes, sont délicates. Dans le but de préserver la santé auditive, l'association Audition Solidarité se consacre à la sensibilisation des musiciens, qui sont particulièrement exposés aux risques. Toutefois, de nos jours, ces risques sont omniprésents. À l'école de musique de Foix, les élèves semblent avoir pris conscience de ces dangers.

Dans cet établissement, les élèves ont eu l'occasion de découvrir un instrument un peu différent de ceux qu'ils manipulent habituellement : un sonomètre, destiné à mesurer les décibels. Chaque élève musicien a ainsi pu mesurer la puissance de son instrument. Par exemple, une trompette a enregistré 105,6 décibels.

Jean-Yves Paquelet, responsable prévention auditive à l'association Audition Solidarité, a averti : « Si un tel niveau sonore atteint l'oreille de quelqu'un, cela peut endommager les cellules auditives et donc altérer l'audition. » Au sein de son atelier, il s'efforce de sensibiliser les musiciens dès l'âge de 6 ans aux risques pour leur santé auditive. Cette prévention est essentielle dans un monde où les bruits sont de plus en plus présents et intenses. « Le problème avec les oreilles et l'audition, c'est que nous n'éprouvons pas de sensations spécifiques », explique Jean-Yves Paquelet. « Nous ne ressentons pas de douleur, ce qui rend difficile la prise de conscience et l'écoute attentive. »

Pour y remédier, l'association Audition Solidarité organise des ateliers de prévention dans les écoles de musique, où les enfants sont inévitablement plus exposés. « Notre mission consiste à enseigner aux élèves la pratique musicale, mais aussi à les préparer à se protéger et à protéger les autres lorsqu'ils jouent », affirme Mikaël Celma, directeur de l'école de musique.

Cependant, les bruits envahissent également le quotidien. Jean-Yves Paquelet effectue des actions de prévention depuis 2010 et observe une évolution chez les enfants : « Auparavant, lorsque je leur demandais s'ils avaient déjà ressenti des signes de fatigue tels que des sifflements ou des bourdonnements, environ 20 à 30 % des élèves levaient la main. Aujourd'hui, c'est plutôt 70 à 80 %. » Il souligne également l'usage omniprésent des casques et des écouteurs, même chez les tout-petits. « Il y a un moment où j'ai ressenti des picotements dans mon oreille pendant au moins une demi-heure », témoigne Sören, 8 ans. Ces cas deviennent de moins en moins rares, ce à quoi Jean-Yves Paquelet tente de remédier. « Pour protéger nos oreilles en cas d'urgence, nos mains sont notre premier recours. Ensuite, lorsque nous savons que nous allons nous trouver dans un environnement bruyant, nous devons utiliser un casque de protection ou des bouchons d'oreilles », énumère-t-il.

Au-delà des outils de protection, la priorité des ateliers d'Audition Solidarité est d'éduquer les plus jeunes pour qu'ils transmettent de bonnes pratiques à leurs aînés. « Parfois, cela implique un geste simple, comme prendre un peu de distance, ce qui protège l'oreille. Mais il est également essentiel de penser à ses camarades en jouant un peu moins fort », prévient Mikaël Celma.

Les élèves de l'école de musique de Foix semblent bien avoir compris cette leçon. Nour, âgée de 7 ans, est consciente des risques : « Si tu ne prends pas soin de tes oreilles, ton tympan sera endommagé et tu souffriras d'une mauvaise audition tout au long de ta vie ! »

Crédit : France3-regions